Evaluation de l’état d'un intervenant infirmier

(vue surtout du point de vue du Commandant des Opérations de Secours (COS) dans le PC mobile)

Cet infirmier est relié par radio avec Chef pompier au PC mobile et l’assiste à distance sur son opération. Cet infirmier porte un vêtement de protection intelligent comportant des capteurs (notamment de température, de pulsation cardiaque) dont les valeurs sont transmises chaque 10 secondes au PC mobile. Ces paramètres s'affichent sur un écran du PC mobile pour renseigner le COS (chef pompier) et les personnels présents dans le PC mobile sur l’état de cet infirmier. Ce tableau de bord comportant également les images envoyées par le robot, le tracé du plan du local (complété progressivement par le robot) l’évolution d’autres mesures, notamment du nouveau de contamination de la pièce, etc.

Dans la conception initiale du système de vêtement intelligent, un algorithme a été prévu et implémenté dans le logiciel du tableau de bord. A partir des valeurs envoyées par les capteurs du vêtement, cet algorithme déduit de façon standard un « niveau de stress » du porteur des vêtements. A partir de certaines valeurs de niveau de stress, une alerte est déclenchée au PC mobile , par un message en surbrillance clignotant sur sur le tableau de bord, afin de prévenir le COS du dépassement de cette valeur et lui suggérer de faire revenir, et si c’est possible relever l’intervenant. Sur le tableau de bord, le COS peut décider de cliquer sur l'icone de l'infirmier afin de zoomer sur les valeurs précises des capteurs du vêtemtn intelligentt consitutives de cette alerte. Le COS peut aussi discuter avec l'infirmier en opération.

On se trouve alors, après 3mn, alors que l’infirmier est loin d’avoir terminé sa tâche, dans la situation où l’algorithme qui calcule un niveau de stress excessif, déclenche déjà une première alerte : « niveau de stress excessif pour le porteur ». A noter que cette alerte est construite par un calcul sur plusieurs valeurs (qui si on veut savoir le détail du calcul sont explicitement consultables sur l’interface du tableau de bord )

L’urgentiste de son côté doit se concentrer sur sa tâche et ne dispose pas d’une visualisation des valeurs des capteurs de son vêtement intelligent (ni des valeurs des autres capteurs) dont la consultation l’interromprait trop souvent. L’alerte ne lui est pas non plus relayée. Il dispose en revanche d’autres informations notamment visuelles (sur l’état de la salle, sur l’état du blessé, de son environnement, sur son propre état…). Cependant l’adrénaline et d’autres facteurs peuvent fausser ce jugement, aussi le COS va chercher à dialoguer alors par radio avec l’infirmier pour diagnostiquer plus précisément le risque et le type de stress , de fatigue ou autre malaise qu’il peut éprouver. Le COS peut choisir dans ce dialogue de communiquer à l'infirmier, de façon détaillée ou synthétique l’évolution des valeurs mesurées le concernant, lui donner son interprétation, lui demander la sienne en retour, lui poser des questions complémentaires. A son tour l’infirmier pose des questions sur les données, complèter avec ses appréciations qualitatives, argumente. Dans le PC mobile, il peut y avoir en parallèle discussion (entre le COS et les autres intervenants présents) sur l’interprétation à donner aux valeurs provenant du vêtement intelligent. En les croisant les informations que vient de recueillir oralement le COS.

Une question en controverse est la durée maximale que l’infirmier peut consacrer à sa mission, avec un risque admissible, en restant dans la salle de l’accident. On sait par des études préalables que cette durée maximale vu la croissance rapide du stress dans ces conditions, ne doit pas a priori excéder une dizaine de minutes.

Suite à l’alerte et à cette première discussion le COS peut lui demander d’interrompre sa mission et de quitter la salle. L’infirmier peut répondre répond qu’il ressent fortement le stress mais qu’il peut tenir encore pour continuer sa tâche.

De fait l’infirmier est habitué à apprécier ses propres limites, c’est lui en dernière instance qui forge son propre jugement sur sa capacité à continuer (indépendemment des « décisions » recommandées par le logiciel à partir des valeurs des capteurs) et décide d’interrompre ou non pas mission.

La teneur des interactions COS-infirmier qui viennent d’avoir lieu vient compléter, mais se trouve aussi dans une certaine contradiction avec les données des capteurs, traitées par l’algorithme préétabli du vêtement intelligent. Comment aider (méthode, outils, formation…) à traiter cette difficulté ?

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De plus la question de 1) l’état de l’infirmier à l’instant t n’est pas indépendante de deux autres éléments tout aussi importants: 2) l’état du blessé (une autre question en controverse est liée à l’état du blessé) sur lequel l’infirmier garde pour priorités de collecter et continuer à faire remonter des données, et d’entreprendre de premières actions. Et 3) l’état de la relation et de l’engagement d’action entre l’infirmier et le blessé – notamment si l’infirmier a engagé une action clinique ou psychologique qui ne peut facilement être interrompue (réconfort, point de compression…) et la stimulation professionnelle, personnelle affective, etc., qui de plus peuvent éventuellement être gonflées par les possibilités entrevues de sauver la victime (ou au contraire, l’appréciation que la situation est désespérée), tout cela étant indissociable de l’action en train de se faire. Avant de décider d’imposer ou non de faire sortir l’infirmier, le COS dans le PC de crise doit être attentifs aux trois composantes (en confrontant des informations pertinentes): l’état du soigné, celui du soignant, et celui de leur interactions et actions en cours.

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